PLU, Attention Danger

Toute ville socialisante affiche de généreux objectifs en matière de logements sociaux.
A Biot, nous sommes gâtés!
La modification n° 4 du PLU votée le 11 décembre 2014  autorise la construction de 600 logements sociaux d’ici 2025 et la municipalité est plus ambitieuse encore: elle a prévu  une zone de mise à l’étude dans le quartier des Soulières où les gourous de l’EPFR ( Etablissement Public Foncier Régional, filière de la Caisse des Dépôts ) sont entrés en action pour acheter des terrains et construire ainsi de nouveaux programmes.
Un véritable process vient donc s’engager pour densifier la commune et ce n’est qu’un début. La prochaine révision du PLU remettra à plat tout notre urbanisme.
Dire peut être adieu aux zones réservées aux pavillons. Dire peut être adieu à la réglementation actuelle limitant la hauteur des constructions.
Laissons de côté les graves erreurs urbaines commises dans les années 1960 à 1970 chez nos voisins, à Nice, Cannes la Bocca ou Vallauris. Elles nous laisseront pour des générations les stigmates de plusieurs cités pudiquement appelées “difficiles”, où le droit républicain ne s’exerce pratiquement plus. Feignons d’admettre pour le moment que la construction sociale actuelle, empreinte de “mixité sociale” et d’intégration dans des quartiers jusqu’ici épargnés, ne reproduiront pas les mêmes  travers.
Ne nous méprenons pas: nous ne sommes pas contre les logements sociaux et il est bien normal d’apporter une solution, dans un département où les loyers sont exorbitants, à ceux qui, à un moment de leur vie, ne peuvent se loger dans le parc locatif privé.
Mais avant d’entrer dans la spirale du bétonnage, ne faudrait-il pas revoir les conditions d’éligibilité de façon  régulière? Un logement attribué en début de carrière devient un droit à vie, sans contrôle ni regard sur l’évolution des ressources ou la composition de la famille.
Pourquoi la loi SRU durcie en 2013 par Cécile Duflot, alors Ministre du logement, a t-elle imposé brutalement un taux arbitraire de 25% de logements sociaux  sur les seules communes de plus de 3 500 habitants sans tenir compte des spécificités locales des territoires? Le besoin s’exprime partout, d’autant que la moitié de la population française vit dans des petites communes
Ne serait-il alors pas plus pertinent d’adapter l’offre et la demande?  Pourquoi construire à Biot 600 logements sociaux,  pour 68 familles biotoises sachant que la commune devra se doter d’équipements publics supplémentaires, comme des crèches, des écoles, des routes, et …des parkings! Alors des logements sociaux oui, mais sur des besoins réels  et non pas pollués au prix d’une idéologie. IL y va de l’identité de Biot.

Maurizio MARTIN