Inondations du 3 Octobre 2015 à Biot

Il faut vivre avec

Inondations du 3 Octobre 2015 à Biot

C’est au double titre d’ancien président de l’A.S.L.I.B et de sinistré à La Verrerie de Biot, que je réagis à la suite des dernières inondations du 3 au 4 octobre dernier. Ceci afin que les travaux nécessaires et indispensables pour qu’une telle tragédie ne puisse plus se reproduire, que la crue soit centennale ou plus.

En effet, ce qui était redouté, après un avertissement en 2005, s’est produit : il y a eu mort d’hommes avec des dégâts matériels gigantesques.

1. Il faut à tout prix revoir le système d’alerte, les annonces par haut-parleur, les caméras de surveillance, les mesures de hauteur de crue en amont. Si un tel système avait fonctionné après une alerte orange de la préfecture, en fin de matinée du 3, il est probable que les 3 pensionnaires de la maison de retraite auraient été montés à l’étage et les riverains menacés auraient pu mettre à l’abri une partie de leurs biens. Il est paradoxal d’entendre des exercices de sirènes chaque premier mercredi du mois et de ne rien entendre quand la crue menace.

2. Tout système de prévention, bassin comme calibrage, ne peut être efficace qu’avec un programme de nettoyage des bassins de rétention, des lits de vallons ou rivières, au minimum semestriels : en septembre et février, avant les périodes habituelles de pluie. Sinon, les embâcles vont créer des poches importantes d’eau qui en éclatant ravagent l’aval.

3. Une étude hydraulique doit être menée pour remettre en cause le plan de protection en cours : plan qui de fait n’a pas fonctionné. Car malgré, les bassins de rétention – Jas de Madame et de la Baume – un calibrage, le vallon des Combes a tout ravagé du bassin jusqu’à la Brague. Par ailleurs, cette étude doit également estimer le coût de la mise sous cadre des vallons, ce qu’a toujours réclamé mais pas obtenu l’A.S.L.I.B. C’est ce qui se fait dans tous les milieux urbains et qui supprime le besoin d’entretien des berges, en permettant en plus après aménagement des sols, un étalement du débord éventuel en surface.

4. Pour ce qui concerne la Brague le curage aval régulier à partir de la Romaine est une exigence évidente, à la lumière de l’ampleur de la crue de ce quartier. D’autre part avec le débord important de la Brague sur l’autoroute, le problème du passage par buses de la rivière sous l’autoroute doit être sérieusement réétudié. Le passage sous un pont est indispensable car les embâcles sont là inévitables, et si la prochaine fois, le talus de l’autoroute cède ; une vague type « Malpasset » risque de faire des centaines de morts en aval, à Marineland, dans les campings, à Antibesland, etc…

La force destructrice de la dernière crue de la Brague repose la question des barrages ralentisseurs de crue et de flux entre Biot et Valbonne. Cette question posée, suggérée par l’A.S.L.I.B depuis longtemps doit être cette fois-ci, sérieusement considérée.

5. Il faut influencer les P.L.U. (plan local d’urbanisme), pour que les règles s’adaptent à l’évolution climatique avec des constructions « sur pilotis », dans les zones inondables et l’obligation dans ces zones de construire des parkings en silos, etc… Il ne sert à rien de lutter contre le « bétonnage » car la pression démographique et l’évolution du climat sont des réalités qui s’imposent et auxquelles il faut s’adapter.

6. Il est plus que temps que la prise en compte de la prévention des inondations soit traitée au niveau des bassins versants donc de la CASA (communauté d’agglomération de Sophia-Antipolis) et non au niveau des communes. Cette aberration fait que la Valmasque dont le débit, depuis qu’elle draine les territoires de Sophia, est quasiment ignoré alors qu’elle influence fortement les crues de la Brague.

 

Jean Lechaczynski
Ex Président de l’A.S.L.I.B.
Ex PDG de La Verrerie de Biot